Henri CARION (1812-1892)
Un pamphlétaire d'expression picarde
L'z'épistoles kaimberlottes ed Jérome Pleumecoq, dit ch'fissiau *
Les lettres cambrésiennes de Jérôme Plumecoq, dit le Putois
Henri Carion (collection Legeay)
La famille Legeay est descendante de Louis Carion, le frère qui signe ce dessin figurant Jérôme Plumecoq.
* Pleumecoq signifie Plumecoq, allusion au coq gaulois, symbole du régime, qui se retrouve plumé par les affairistes de tous poils. Fissiau signifie putois, idée de prédateur, nuisible et puant, mais aussi d'esprit agile et malin.
Henri Carion naît à Cambrai en 1812. Son père, marchand de draps puis commissaire de police sous la Restauration, est destitué de son poste au régime suivant. Henri Carion fonde, avec ses deux frères, un journal, L'Émancipateur. Il quitte le journal pour aller fonder "L'Imprimerie de la province" à Paris. Il se lance dans diverses entreprises hasardeuses et connaît la banqueroute. On perd alors sa trace, mais il est mort probablement à Bistra (en Croatie), où il possédait une mine, en 1991 ou 1992.
Le journal, entièrement réalisé par les membres de la famille, prône un catholicisme frôlant l'extrémisme. Louis-Philippe, monarque constitutionnel, passe pour un impie. Légitimiste, Henri Carion prend le parti des carlistes (Charles X, exilé par Louis-Philippe). Il écrira dans son journal quarante-trois lettres qui s'échelonnent de février 1836 à novembre 1838.
L'invention du personnage de Jérome Pleumecoq, paysan s'exprimant en picard, mettra les rieurs de son côté et exaspèreront les procureurs, qui ignorent cette langue. Le cousin Flippe, paysan avare autant que méchant, chantre de la Révolution de Juillet, sera constamment comparé à Louis-Philippe. C'est du moins ce que les juges reprochent à Henri Carion.
Source : Un Pamphlétaire en picard sous Louis-Philippe,
par Jacques Landrecies, maître de conférences
à l'université Charles de Gaulle-Lille III
Bibliothèque de l'École des Chartes, tome 159, Librairie Droz, 2001.
Texte intégral ci-dessous publié sur persee.fr
30 procès intentés *
29 procès gagnés
La BNF vient de mettre à la disposition du public un fac similé de l'édition des Epistoles.
Malheureusement, nous ne pouvons le proposer au téléchargement ici, mais sur notre site clara-bistoule.fr.
Au même endroit (clara-bistoule.fr) vous pourrez également télécharger les Epistoles en version bilingue, avec des notes contextuelles et un glossaire.
Pour les télécharger, cliquer sur le lien ci-dessous :
La qualité de la numérisation laissant parfois à désirer, je me suis permis de retranscrire le compte-rendu de deux procès fait par Henri Carion dans les Epistoles Kaimberlottes.
